Chutes en maison de repos, mieux vaut prévenir !

La déclaration de politique générale du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale fait état d’une réelle volonté d’inscrire nos aînés au cœur d’une attention légitime. Est ce bien la cas ?

Rappelons que dans le cadre du plan global social-santé intégré, le Gouvernement ambitionnait d’établir une nouvelle programmation des structures de maintien à domicile, d’accueil et d’hébergement des personnes âgées : « Les personnes en perte ou en manque d’autonomie sont les premières bénéficiaires d’une offre d’aide et de soins organisées selon une « approche quartier ». Au premier rang de celle-ci figurent les personnes âgées 28,1 % de la population bruxelloise de plus de 65 ans présentent un risque de fragilité ; près d’un Bruxellois sur trois âgé de 65 à 79 ans et la moitié des plus de 80 ans vivent seuls, la majorité d’entre eux sont des femmes.  La fragilité est définie comme « un manque de réserve physiologique qui empêche les personnes âgées de faire face aux problèmes auxquels elles sont confrontées ».  

La courbe du vieillissement à Bruxelles est suffisamment éloquente en la matière et brosse, à elle seule, tant la toile des réalités à venir que celle des préoccupations actuelles.  Que la personne âgée soit soutenue dans son souhait de rester chez elle le plus longtemps possible ou bien qu’elle soit accompagnée en maison de repos, la question de la chute – toujours présente – reste entière et conditionne la qualité et la fin de vie des concernés.

A nous y pencher, 7% des personnes âgées de plus de 65 ans déclarent avoir été victimes d’un accident ayant entraîné une consultation médicale. Ce taux augmente avec l’âge puisque de 5% pour les 65-69 ans, il passe à 10% chez les 85 ans et plus. Une personne âgée de plus de 65 ans ferait en moyenne 3 chutes par an et c’est en région bruxelloise que la proportion la plus forte des chutes accidentelles de seniors est enregistrée.

Les conséquences des chutes sont multiples et, au-delà du nombre important de fractures par lequel elles s’illustrent, les traumatismes psychologiques engendrés (parlons ici de syndrome post-chute) accélèrent le déclin de la personne âgée qui, moins confiante en elle et en son environnement, réduit ses activités.

Au-delà de ces constats, notons également que les chutes accidentelles sont les causes qui ont le coût le plus élevé pour la sécurité sociale alors que de réels dispositifs de prévention/détection sont développés, notamment sur le sol bruxellois. Ces dispositifs connaissent d’ailleurs un réel succès tant à l’étranger qu’auprès du personnel soignant qui voit son travail facilité par de telles innovations. Nous en avons tous conscience, une amélioration des conditions de travail de ce secteur serait plus que la bienvenue et inciterait davantage de citoyens à se diriger vers cette profession.

Il nous faut dès lors investir dans de tels dispositifs pour garantir une meilleure fin de vie à nos séniors tout en améliorant le cadre de travail des employés du secteur des maisons de repos. Mieux vaut prévenir, que guérir…

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