Fin des activités d’abattage d’animaux à Bruxelles

Il y a un an, j’avais déposé une proposition de loi pour un étourdissement obligatoire lors de l’abattage des animaux à Bruxelles, ceci pour diminuer leurs souffrances. Malheureusement celle-ci avait été rejetée. La majorité des députés des partis Ecolo, PS, PTB et des Engagés avaient voté contre.

J’ai continué à suivre de près le sujet et vendredi dernier j’ai appris via une de mes questions parlementaires (cfr ci-dessous) que l’abattoir d’Anderlecht cessera son activité d’abattage d’ici quelques années. C’est une bonne nouvelle pour le bien-être animal, car c’est le dernier abattoir en Belgique qui était autorisé à tuer les animaux sans les étourdir au préalable pour diminuer leur souffrance. Cela prouve bien que celles et ceux qui prenaient l’argument de l’emploi pour garder l’abattoir à Anderlecht n’avaient manifestement pas connaissance du dossier. C’était bel et bien un faux argument, il était en effet évident, qu’au vu de l’évolution du marché de la viande et du développement urbain de Bruxelles, que l’activité était quasi condamnée.

Il est maintenant nécessaire d’évaluer toutes les options possibles en vue de dynamiser le site des abattoirs grâce à tout projet susceptible de répondre aux objectifs d’emploi, de cohésion sociale, de durabilité, de mobilité intelligente et d’innovation pour la Région bruxelloise, à l’instar de certaines dynamiques qui sont déjà lancées sur le site.

Je m’oppose catégoriquement à un investissement d’argent public pour le développement d’un possible nouvel abattoir en région bruxelloise. Cela ne tient pas la route au vu des grands enjeux de la région en termes de mobilité, biodiversité, logement… et bien sûr bien-être animal.

Question écrite de M. Jonathan de PATOUL, Député bruxellois DéFI, à M. Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement bruxellois, chargé du Développement territorial et de la Rénovation urbaine, du Tourisme, de la Promotion de l’Image de Bruxelles et du Biculturel d’Intérêt régional.

Concerne : l’avenir de l’abattoir d’Anderlecht

Monsieur le Ministre, dernièrement vous me répondiez en commission que les abattoirs d’Anderlecht devaient se prononcer à la fin du mois de mars 2023 quant à la continuité de leurs activités d’abattage sur le site d’Anderlecht.

Avez-vous des informations sur la décision qui a été prise à ce sujet ?

Je vous remercie pour vos réponses. 

Jonathan de Patoul

Le 21 avril 2023

Réponse

J’ai l’honneur de vous apporter les éléments de réponse suivants :

Effectivement, suite à la restructuration de l’emphytéose sur le site, la SA Abattoir devait faire savoir à la SAU, pour fin mars 2023, son intention de poursuivre les activités d’abattage sur le site.

Pour rappel, dans le même temps, la Région de Bruxelles-Capitale a acquis une partie du site en pleine propriété en vue d’y réaliser un ensemble de logements publics, une verdurisation conséquente du site (+ 1 ha environ) et des traversées publiques pour les modes doux, sans oublier les investissements déjà en cours pour réaliser une piscine publique en plein air.

Cette question de la poursuite de l’activité par la SA Abattoir se posait car le permis d’environnement de l’abattoir actuellement en place prendra fin en 2028.

Un renouvellement en l’état est peu probable et quoiqu’il en soit, le permis d’urbanisme délivré pour le projet « Manufakture » oblige la démolition de l’abattoir actuel.

Cette décision du Fonctionnaire Délégué a été prise en vue de pouvoir y développer un grand marché central, tel que prévu par les différents documents de planification, réalisés pour le compte de la SA Abattoir d’abord et de la Région ensuite.

La SA Abattoir nous a confirmé ne pas souhaiter développer un nouvel abattoir, basant sa décision sur les observations suivantes :
– Principalement en raison de son échelle relativement réduite, l’exploitation actuelle est déficitaire, même avec des installations amorties
– L’exploitation dans un environnement fortement urbanisé devient de plus en plus contraignante, au niveau de la gestion des nuisances. (L’abattoir à Anderlecht serait la dernière installation de ce type en milieu urbain en Europe)
– Pour une entreprise privée et dans le contexte de son installation sur le site à Anderlecht, la perspective du marché pour un nouvel abattoir est trop incertaine (évolution de la consommation de viande et de l’abattage sans étourdissement, urbanisation générale du territoire et spécifiquement autour du site…)

Cette décision implique que la balle est maintenant dans le camp de la Région pour prendre une initiative publique sur l’installation d’un abattoir sur le site même ou ailleurs en Région de Bruxelles-Capitale.

Sur ces bases, j’étudie maintenant l’opportunité avec ma collègue la Secrétaire d’Etat Barbara Trachte.

Une analyse des sites alternatifs et des aspects économiques sur cette question est lancée avec Hub Brussels, Perspective et la SAU, en collaboration avec citydev.
La convention avec la SA Abattoir nous laisse jusqu’au 31 mars 2024 pour nous positionner sur cette question.