En novembre dernier, avec mes collègues Joëlle Maison et Olivier Maingain, j’ai été reçu à l’EFP, centre de formation de métier en alternance, par Vincent Giroul, son directeur. Cette visite a été l’occasion de mieux découvrir le monde de l’apprentissage et ses nombreux atouts, tout en prenant conscience des questions nécessitant des avancées pour améliorer ce système prometteur.
L’apprentissage : une vaste offre de formation et une voie royale vers l’emploi
Avec 90 formations issues de 10 corps de métiers, L’EFP propose un vaste choix de formations en alternance : métiers de l’alimentaire, du bien-être, du commerce, de la mobilité, de la construction, du numérique, des arts et médias, de la comptabilité et bien d’autres…
La formation en alternance allie des cours en centre de formation (l’EFP) et une formation pratique en entreprise. Deux filières sont proposées : l’une pour les 15-23 ans avec un certificat d’apprentissage à la clé. L’autre pour adultes/chefs d’entreprises accessible à partir de 18 ans visant l’obtention d’un diplôme de chef d’entreprise ou de coordination et d’encadrement, avec un accès à la profession. Concrètement, l’alternance c’est apprendre un métier avec un professionnel, être immergé en entreprise pour un maximum d’expérience et bénéficier d’une allocation mensuelle progressive.
« Une formation, un stage, un métier » clament les prospectus, et les chiffres que nous découvrons la confirment. 85% des élèves trouvent un emploi à leur sortie de l’EFP. Cela traduit la réussite de ce modèle qui se révèle être autant une source d’épanouissement pour beaucoup de jeunes qu’un tremplin exigeant et sérieux vers l’emploi.
Des avancées sont nécessaires pour améliorer le système de l’apprentissage
Si la visite de l’EFP s’avère très positive, il reste néanmoins de grand progrès à faire pour le modèle de l’alternance en Belgique. À cet égard il convient de s’intéresser la vaste réforme structurelle de l’alternance menée en France en septembre 2018. Concrètement, il s’agit d’une large simplification du système qui permet de le rendre beaucoup plus attractif, y compris financièrement, et d’encourager l’innovation pédagogique. Mission réussie chez nos voisins, puisqu’entre 2018 et 2021 les entrées en apprentissage ont doublé.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’exporter le modèle français, nous retenons plusieurs points qui doivent nous inspirer pour améliorer notre propre alternance : le financement structurel par les entreprises, le financement de la formation continue par les pouvoirs publics, l’importance de l’intervention publique dans la rétribution, l’obligation de stage dans le chef opérateur, des évaluations de résultat, l’implication « contrôlée » des secteurs, …. Bref, de quoi mener une réflexion construite et sérieuse pour offrir à nos jeunes une voie de formation d’excellence autant qu’accessible.