JOURNÉES DU PATRIMOINE : La langue française fait partie du patrimoine bruxellois

Les 18 et 19 septembre derniers, c’est avec plaisir que nous avons pu participer aux journées bruxelloises du patrimoine. Il ne vous aura sans doute pas échappé que cet événement a malheureusement connu une polémique dont notre langue française se serait bien passée. Le Ministre néerlandophone du patrimoine, Pascal Smet, a en effet unilatéralement décidé de transformer l’appellation des “Journées du Patrimoine” en “Heritage Days”.

Quelle Bruxelles voulons-nous ?


DéFI dénonce avec force cette nouvelle tentative d’imposer l’anglais comme langue des pouvoirs publics. Nous ne prônons pas pour Bruxelles ce modèle de société “d’uniformisation globalisante“ et nous rappelons que le français fait partie du patrimoine de Bruxelles et de ses 19 communes. Ce n’est malheureusement pas la première fois que nous combattons cette persistance de vouloir ôter dans l’espace public bruxellois la langue française, pourtant celle de la toute grande majorité de la population, tout en agressant d’ailleurs, par voie collatérale, la langue néerlandaise.


Les contraintes du bilinguisme ne peuvent justifier l’effacement systématique des appellations en langues française et néerlandaise au profit de l’anglais, au détriment de la diversité culturelle, valeur commune à tous les Bruxellois et Bruxelloises.

La transformation de l’appellation des “Journées du Patrimoine”
en “Heritage Days” constitue une atteinte aux lois linguistiques et au statut de Bruxelles comme ville-région majoritairement francophone. Une plainte a d’ailleurs été déposée auprès de la Commission permanente de contrôle linguistique par l’Office
des Consommateurs Francophones.

Pour DéFI, implanter systématiquement dans l’espace public les concepts de l’univers anglo-saxon apparaît comme une manière inappropriée de prendre ses distances par rapport à ses valeurs. Il est regrettable qu’un tel usage puisse ainsi exclure nombre de Bruxellois et de Bruxelloises qui ne pratiquent pas l’anglais, sans parler de celles et ceux qui éprouvent déjà des difficultés pour maîtriser la langue française.

Soulignons, enfin, que l’anglais est finalement la langue maternelle de très peu d’Européens de l’Union européenne et que la force de l’Europe est sa diversité culturelle. Bruxelles, capitale de l’Europe, doit être le reflet de cette diversité et non celui d’une standardisation appauvrissante.