La désimperméabilisation des sols : un défi urbain d’actualité

Les pluies terribles de l’été dernier ne laissent plus de doute quant aux conséquences du dérèglement climatique. Face à des précipitations toujours plus violentes, force est de constater que notre urbanisation ne nous aide pas. En 2006, c’est 47% des sols de notre Région qui étaient imperméables. Une actualisation des chiffres est en cours mais elle n’ira malheureusement pas dans le bon sens.

Le milieu urbain doit retrouver un équilibre viable entre sols perméables et imperméables

              La perméabilité de nos sols est essentielle, y compris en milieu urbain. Pourtant, l’urbanisation croissante de ces 60 dernières années a encouragé leur imperméabilisation : bétonisation, asphalte des parkings, etc. Cela les rend incapables d’absorber correctement les eaux de pluies. En conséquence, des routes inondées, des drains débordants et des mesures coûteuses de gestion des eaux de pluie … Nous avons ainsi développé de nombreuses infrastructures d’égouttage en Région bruxelloise, qui, en plus d’avoir des limites, ont un coût d’entretien certain. La perméabilité de nos sols est donc un défi avant tout écologique, mais aussi économique.

              Heureusement, de nombreux propriétaires de notre Région ont pris conscience de cet enjeu et travaillent activement à une meilleure perméabilité de leur terrain. Ce que je déplore, c’est qu’en parallèle certains investisseurs immobiliers continuent de mener allègrement des projets urbains totalement imperméables. 

Il faut réfléchir à des mesures pour encourager la désimperméabilisation des sols 

              Notre Gouvernement a pris la mesure de ce défi. Dans sa déclaration de politique régionale, il s’est engagé à s’inscrire dans une gestion des eaux de pluie visant à « éviter le « tout aux tuyaux » ».

              En Allemagne, en 1965, une décision de justice a reconnu le manque à gagner subi par les propriétaires soucieux de la perméabilisation de leur sol qui payent, au même titre que tous, la redevance pour l’entretien des infrastructures d’égouttages. Depuis, le coût de cette redevance prend compte de la surface perméable des parcelles et de la consommation d’eau – à l’image du principe pollueur/payeur.

              Ce type de mesure doit nous inspirer à développer une fiscalité plus équitable et encourageant l’usage de matériaux perméables. Plus globalement, la question de la perméabilité des sols doit être, je crois, un enjeu constant du développement et de la rénovation en milieu urbain. J’ai d’ailleurs interrogé en ce sens le ministre chargé du Développement territorial et de la rénovation urbaine au Gouvernement bruxellois.

              Soucieux de ce nouveau défi, je resterai attentif à la question.