C’est le mardi 23 novembre que le Parlement européen a approuvé la nouvelle Politique agricole commune (PAC) qui n’est guère positive pour l’avenir de notre agriculture traditionnelle, singulièrement celui de nos exploitations en Wallonie. Tout comme DéFI, je plaide pour une politique agricole commune réaliste et s’intégrant dans un projet de développement durable.
Si la PAC est essentielle pour alimenter les Européens et aussi pour faire face à l’expansion démographique, il n’en demeure pas moins que l’absence d’unité au niveau social et fiscal à l’échelle européenne ne facilite pas une réforme réaliste, équilibrée et juste pour nos agriculteurs.
“Force est de constater que ce qui est aujourd’hui sur la table européenne pose question sur l’avenir de notre agriculture”, résumait mon collègue Pascal Goergen, président de DéFI Wallonie rappelant que la Wallonie a déjà perdu plus de 56 % de ses exploitations au cours des trente dernières années.
Premier constat inquiétant : la réduction des fonds européens alloués à la Belgique. Après une baisse de 18 % entre les deux dernières programmations, ces fonds sont une nouvelle fois amputés, de 14 % cette fois. Tout aussi préoccupant : les conditions d’accès aux aides sont trop drastiques voire irréalistes, tant sur le plan environnemental qu’administratif. Quand on sait que la moyenne d’âge de nos agriculteurs et nos agricultrices est de 55 ans et que tout cela n’encourage pas les jeunes à reprendre une ferme, on peut se demander réellement qui va nous nourrir d’ici 10 ans ? Quant aux objectifs fixés en matière de production du bio, ils semblent disproportionnés face à la demande réelle et aux possibilités sanitaires. Le risque est bel et bien d’avoir une distorsion des méthodes de cultures (et sans doute plus d’utilisation des carburants et/ou de main d’œuvre à bas prix).
Face à ces constats, j’estime qu’il faut entre autre clairement encourager les filières directes entre les campagnes wallonnes et les grandes villes comme Bruxelles. ”Si notre capitale ne compte que très peu d’agriculteurs, nous avons en revanche un grand nombre de consommateurs ! Les Bruxellois ne s’en rendent sans doute pas suffisamment compte mais la PAC nous concerne au plus haut point”.