Le plan Good food, initié fin 2015, vise à rendre l’alimentation des bruxellois plus durable et seine en prenant en compte tant la dimension sociale, économique qu’environnementale. Cette stratégie prévoit le développement d’une production agricole professionnelle durable. Un des objectifs centraux est qu’en 2035, 30% des fruits et légumes que consomment les bruxellois soit produit en zone urbaine ou périurbaine bruxelloise. Notre député bruxellois Jonathan de Patoul a interrogé, ce mercredi 12 février, le ministre Maron quant à la faisabilité des objectifs de 2020.
Loin, loin, loin des objectifs de 2035
En effet à ce jour, seulement 0,13% des aliments consommés par les habitants de la capitale sont produits localement. Près de 250 hectares de terrains agricoles sont recensés en Région bruxelloise et d’après ses informations cela permettrait d’atteindre maximum 5% de production. Bien qu’il faille également prendre en compte la périphérie et pour se faire accentuer les relations avec la Région flamande sur le sujet (la plupart de la production proche de Bruxelles part à l’exportation), on est bien loin des 30% prévu à l’horizon 2035…
Pour permettre une production agricole à Bruxelles il est également important d’évoquer la situation des agriculteurs urbains. Leur situation n’est guère idéale. La moyenne d’âge des agriculteurs est élevée et avec un salaire horaire estimé à environ 7€ l’heure. En effet, la profession n’est pas des plus attirante auprès des jeunes. « Il est quand même assez paradoxal que celles et ceux qui produisent notre alimentation et donc nous permettre de vivre, n’arrivent pas à vivre dignement de leur travail » a déclaré le député.
Quel est le rôle de Bruxelles ?
Une des questions fondamentales sur le sujet se situe autour du rôle de Bruxelles. Quand on sait que l’on retrouve des terres parmi les plus fertiles au monde dans le coin de Louvain La Neuve, Bruxelles doit-elle vraiment produire l’alimentation des bruxellois ? Les projets d’agriculture urbaine sont évidemment intéressants, ils peuvent être porteurs pour la biodiversité, rassembleur en contribuant à la cohésion sociale. Parfois même contribuer à la réinsertion socio-professionnelle. C’est précisément en cela qu’ils ont tout leur sens. L’objectif de production n’est dès lors sans doute pas le plus prioritaire.
Le Député termine en émettant quelques interrogations en ce qui concerne les nouvelles technologies ou les nouveaux moyens mis à disposition de l’agriculture urbaine comme par exemple, l’aménagement des toits. Cela peut être intéressant mais attention car cela nécessite souvent des investissements important au regard des bénéfices tant en terme de production agricole que de cohésion sociale.