Réduire les coûts de traitement des déchets hospitaliers grâce à une filière bruxelloise

Selon Jonathan de Patoul, la création d’une filière régionale de traitement des déchets hospitaliers permettrait de réduire les coûts économique et environnemental.

Les hôpitaux produisent de nombreux déchets. En 2019, l’hôpital Saint-Pierre a par exemple produit 645 tonnes de déchets assimilables aux ordures ménagères et 221,1 tonnes de déchets utilisés pour les activités de soins à risques infectieux. La gestion de ces derniers implique un coût économique et environnemental bien plus important que celle des premiers.

Outre l’achat de bacs jaunes pour déchets contaminés (158 530 euros hors TVA pour les 221,1 tonnes de déchets) et le traitement par incinération (99 172 euros hors TVA), les déchets contaminés produits par les hôpitaux bruxellois engendrent des frais de transport considérables (24 636 euros hors TVA pour Saint-Pierre en 2019) car ils sont envoyés en Flandre et en Wallonie pour être incinérés.

Pour réduire ces coûts ainsi que l’impact environnemental de cette gestion (950 kg équivalent CO2 la tonne), Jonathan de Patoul (Défi) prône la création d’une filière bruxelloise de traitement des déchets hospitaliers. « Il est possible de décontaminer ces déchets grâce à une technologie qui peut être mise en place directement au niveau des hôpitaux ou pourquoi pas au niveau de la Région. Ceux-ci peuvent alors être recyclés et injectés dans une filière d’économie circulaire. D’après mes informations, pour être rentable, un tel site devrait pouvoir absorber au minimum 2 000 tonnes de déchets par an, ce qui est largement le cas des hôpitaux bruxellois », explique le député.

Cette technologie de décontamination des déchets existe déjà en Belgique : un société établie à Mons l’exporte dans plus de cinquante pays. « Pourtant, elle n’a toujours pas trouvé grâce auprès des hôpitaux belges. En février, le ministre de l’Environnement Alain Maron (Ecolo) m’indiquait que Bruxelles Environnement avait rencontré plusieurs sociétés spécialisées dans ce type de déchets et que leurs installations de traitement étaient efficaces. On reconnaît donc bien l’efficacité d’une technologie moins coûteuse mais la volonté d’user de celle-ci à Bruxelles semble absente. »

Interrogée ce mercredi au Parlement par le député, la secrétaire d’Etat chargée de la transition économique Barbara Trachte (Ecolo), s’est montrée favorable à au développement d’une telle filière. « Nous sommes prêts à accueillir ce type d’innovation sur le territoire régional« , a-t-elle indiqué, invitant les entrepreneurs bruxellois souhaitant mettre en place ce dispositif à contacter la Région.https://57268ed70e2f421821a467f82748ffaa.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html

Une très bonne nouvelle pour Jonathan de Patoul qui précise que la création d’une filière de traitement des déchets hospitaliers bruxellois générerait de l’emploi. « A titre d’exemple, l’entreprise française Cosmolys recourt à titre expérimental à ce type de technologie avec les machines de la société belge AMB et emploie actuellement 57salariés pour un traitement de 8 000 tonnes de déchets par an. » 

Article de la DH – S.E.M