6 détenus libérés sur 10 replongent… La gestion des prisons en Belgique est un échec.
Depuis quelque temps, la Haute Ecole Léonard de Vinci, la ligue des droits humains et l’observatoire national des prisons, en collaboration avec Jean-Marc Mahy, ancien prisonnier devenu éducateur et homme de théâtre, a pour projet d’ouvrir un musée pédagogique dans la future ex-prison de Forest, destiné à différents publics, pour leur permettre de vivre une expérience “humaine” d’immersion, dans les réalités du monde carcéral.
Le projet s’appuie également sur une expérience analogue ayant vu le jour à Tongres en 2005. Malheureusement, malgré le succès démontré par la présence de 300 000 visiteurs sur trois ans, le musée de Tongres a fermé ses portes en 2008 pour reprendre sa première activité de centre de détention, afin de compenser la surcharge carcérale des mineurs en Belgique. Aujourd’hui, nous savons que les conditions de vie carcérales ne permettent pas du tout aux détenus de se réinsérer, puisqu’environ 6 détenus libérés sur 10 replongent. Des projets préventifs tels que celui-ci, visant à traiter la délinquance en amont, reposent sur une visite immersive qui permet au visiteur, au travers des “cellules émotions” qui font appel aux cinq sens, de se rapprocher dans la mesure du possible de la vie d’un détenu. Par ailleurs, l’intérêt de la présence d’un ancien détenu comme guide, qui peut témoigner de son expérience vécue, et aider à mettre des mots sur les différentes émotions du visiteur, est un atout évident. Pour Jean-Marc Mahy, il s’agit de faire prendre conscience aux jeunes de tout ce qu’ils peuvent perdre, et casser le mythe du dur qui sort de prison.
Ce projet, porté par un collectif de citoyen, est à soutenir. J’ai interpellé le Ministre Rudy Vervoort car il y a urgence, la prison de Forest sera en effet vidée fin de l’année 2022 et les détenus transférés à Haren. L’ensemble des partis semblent soutenir l’idée, la balle est maintenant dans le camps du Fédéral, propriétaire des lieux.