Votre viande, avec ou sans étourdissement ?


En cliquant sur le site internet de Woluwe-Saint-Pierre, dans la section développement durable, il est noté au sujet du choix d’une alimentation responsable : « celle-ci doit être abordée depuis sa production à sa distribution, sous toutes ses dimensions : économique, sociale, éthique, sanitaire et environnementale ». Nous devons ajouter à cette dernière phrase « …et du bien-être animal ». Le débat pour interdire l’abattage sans étourdissement à Bruxelles est, en effet aujourd’hui, sur la table.

Scientifiquement, la situation est très claire, que ce soit la Fédération Vétérinaire Européenne, les conseils wallon et bruxellois du bien-être animal ou encore l’Autorité Européenne pour la Sécurité Alimentaire, un consensus s’est formé quant au fait que l’étourdissement préalable constitue le moyen optimal pour réduire la souffrance de l’animal au moment de sa mise à mort. L’étourdissement permet en effet à l’animal d’être maintenu dans un état d’inconscience et d’insensibilité durant l’en-
semble du processus.

La Wallonie et la Flandre ont depuis 2 ans interdit l’abattage sans étourdissement. Les décrets ont été confirmés tant par la Cour de Justice de l’Union européenne que par la Cour constitutionnelle belge. Celles-ci estiment qu’imposer un étourdissement préalable ne viole pas la liberté de culte ni le principe d’égalité et de non-discrimination. En ce qui concerne le décret flamand, elles concluent d’ailleurs que les mesures qu’il comporte permettent d’assurer un juste équilibre entre l’importance attachée au bien-être animal et la liberté des croyants juifs et musulmans de manifester leur religion.

Réduire la souffrance animale est une obligation, la question de l’abattage est à débattre

              Fort des décisions des plus hautes instances judiciaires et des arguments scientifiques et ayant la volonté politique de protéger les animaux en minimisant toute souffrance, j’ai déposé au parlement, comme député bruxellois, une proposition d’ordonnance visant à imposer un étourdissement préalable avant tout abattage, à l’instar des deux régions voisines. Je ne peux pas concevoir que le bien-être animal soit à géométrie variable en fonction de la région du pays. Pourtant, alors qu’ils l’ont voté sans aucun problème en Wallonie, certains partis à Bruxelles semblent très peu apprécier mon initiative et tiennent d’ailleurs des discours différents en fonction de la commune où ils se
trouvent. Les doubles discours vont rendre le débat difficile. Ma volonté est pourtant de mener à bien cette question et d’assurer la pleine transparence du débat.