Woluwe-Saint-Pierre, commune bruxelloise la plus survolée !

Si nous avons la chance de vivre dans une commune verte et accueillante, Woluwe-Saint-Pierre est aussi tristement connue comme étant la commune la plus survolée de la Région bruxelloise. Dans certains quartiers le bruit des avions est réellement insupportable.

En mars dernier, la section de DéFI organisait, à l’initiative de Stanislas de La Vallée Poussin, une conférence au Royal Orée sur le thème « le survol de Bruxelles, un atterrissage insoluble ». L’occasion d’entendre Monsieur Philippe Touwaide, médiateur pour le gouvernement fédéral pour l’aéroport de Bruxelles nationale, nous faire un état des lieux de la situation. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’avance pas du tout, les partis de la Vivaldi n’arrivant manifestement pas à s’entendre pour faire évoluer positivement la situation. Ce survol intempestif porte atteinte de manière illégale et disproportionnée à nos droits fondamentaux, principalement le droit à la santé et à un environnement sain. L’arrêté du Ministre Didier Gosuin (DéFI) constitue encore aujourd’hui et fort heureusement, presque 23 ans après son adoption, la seule arme légale pour lutter contre les nuisances sonores liées au survol aérien abusif en Région bruxelloise. Pour intervenir régulièrement auprès du Ministre Ecolo Alain Maron au parlement bruxellois sur le sujet, il m’apparait évident que la question du survol n’est pas seulement une question environnementale ou de justice, mais est également éminemment communautaire. Des partis néerlandophones comme l’Open-VLD ou la NVA refusent catégoriquement de toucher à tout ce qu’ils considèrent relever du développement économique de l’aéroport. Ainsi, nous, Bruxellois survolés, n’existons pas à leurs yeux. N’opposons pas l’économique à la santé, des solutions existent !

DéFI demande entre autre, via une proposition déposée au parlement fédéral par François De Smet, d’interdire les décollages et atterrissages entre 22h00 à 7h00, d’exiger un recul la piste 25L vers l’Est de manière à permettre les décollages par un virage à gauche sans survoler la Région de Bruxelles-Capitale et sa proche périphérie, de considérer que l’aéroport de Bruxelles-National a prioritairement une vocation d’aéroport urbain dont les activités régulières sont diurnes. Il faudrait également avoir le courage d’interdire le survol de notre ville par les catégories d’avions les plus polluants et bruyants. Un peu comme une sorte de LEZ (zone de basse émission), qu’on nous impose par exemple à tous pour nos véhicules thermiques…

Renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport, la Flandre refuse de consulter Bruxelles.

L’aéroport de Bruxelles-National doit introduire avant le 8 juillet de cette année une demande de renouvellement de son permis d’environnement, accompagnée d’une étude d’incidences environnementales, auprès de l’autorité régionale flamande. Celle-ci est, en effet, compétente pour l’instruction de ce type de permis et, notamment, pour organiser une enquête publique. À ce sujet, la Flandre n’envisage de consulter aujourd’hui que les communes de Zaventem, Kortenberg, Steenokkerzeel et Machelen… Un comble.

Si les infrastructures de l’aéroport sont bien situées sur le territoire de la Région flamande, Woluwe-Saint-Pierre est par exemple survolée par près de 50 % des avions au décollage. Il serait inconcevable, alors que nous sommes, tout comme bien d’autres communes bruxelloises et de la périphérie, pleinement concernés par le projet d’exploitation de l’aéroport, de ne pas être en droit de communiquer nos observations et objections conformément à la législation en la matière, notamment en application d’une directive du Parlement européen et du Conseil. Est-ce parce que ce sont des communes majoritairement habitées par des francophones que la Flandre ne veut pas les consulter ?

DéFI est à l’initiative d’une motion au conseil communal de Woluwe-Saint-Pierre pour demander que le gouvernement bruxellois et l’ensemble des communes concernées, exigent que le gouvernement flamand organise une enquête publique qui s’étende à l’ensemble des communes bruxelloises et de la périphérie subissant les nuisances résultant de l’exploitation de l’aéroport. C’est une question fondamentale de démocratie.